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Réseaux sociaux : un univers à double tranchant

Ondrej Kubovič | 01 Mar 2022
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Ces dernières années, les réseaux sociaux sont devenus incontournables dans la vie des enfants et des adolescents. Pour ces « natifs du digital », le recours aux différentes plateformes numériques semble évident. Ils peuvent donc les utiliser pour rester en contact avec leurs amis, partager leurs opinions et leurs centres d’intérêt, ou suivre l’actualité de leurs personnalités préférées. Selon une enquête du Pew Research Center, 45 % des adolescents ont déclaré être en ligne de façon quasiment permanente.

Nul doute que les réseaux sociaux possèdent des aspects positifs, mais leur utilisation grandissante a également soulevé de graves inquiétudes, notamment concernant le bien-être des enfants et des adolescents. Dans ce contexte, comment les préserver du côté sombre des réseaux sociaux ? 

1. Atteinte à la vie privée 

Comme toute activité sur Internet, publier sur les réseaux sociaux laisse une trace indélébile. Les enfants, en particulier ceux qui commencent à utiliser ces plateformes, peuvent ne pas s’en rendre compte. Enthousiasmés par cette nouvelle expérience, ils peuvent se lancer dans une série de publications sans se rendre compte qu’ils pourraient regretter un jour ce qu’ils ont posté publiquement. Ce partage excessif peut notamment inclure des réflexions personnelles exprimées sans recul, des informations privées qui pourraient être utilisées à mauvais escient si elles tombaient entre de mauvaises mains et bien sûr des photos gênantes.  

Comment pouvez-vous aider votre enfant ?  

  • Veillez à ce que votre enfant n’utilise que des réseaux sociaux adaptés à son âge. La plupart de ces plateformes exigent un âge minimum de la part de leurs utilisateurs.   

  • Discutez des paramètres de confidentialité avec votre enfant. Les profils sur les réseaux sociaux doivent être configurés en mode privé pour contrôler qui voit les informations et les publications de votre enfant. 

  • Discutez avec lui du type de contenu qui pourrait se retourner contre lui en cas de publication sur les réseaux sociaux : informations ou images privées et sensibles, notamment des photos de documents personnels, des billets contenant des informations confidentielles voire même des codes qui pourraient être scannés. 

2. Escroqueries, canulars et fausses informations 

Les informations peuvent circuler rapidement lorsqu’elles sont publiées sur les réseaux sociaux et malheureusement, il n’y a pas que les vidéos rigolotes de chats qui deviennent virales. Ces sujets ont beaucoup fait parler d’eux récemment et malheureusement ces problèmes ne sont pas nouveaux. Il en existe d’ailleurs des tas : les réseaux sociaux offrent un terrain fertile pour la diffusion de contenus trompeurs. Parmi ceux-ci, prenons quelques exemples : annonces frauduleuses visant à proposer des articles avec des réductions prétendument conséquentes, fausses informations en vue d'influencer l’opinion des gens sur divers sujets, ou encore canulars et mensonges ne sont qu’une infime partie de toutes les arnaques qui guettent les enfants sur le web. Et même s'ils savent reconnaître un email flagrant d’escroquerie (par exemple en leur promettant une somme d’argent faramineuse en échange d’informations personnelles), ils ne sont pas forcément en mesure de détecter toutes les autres campagnes plus trompeuses encore qui sévissent sur les réseaux sociaux.  

Comment pouvez-vous aider votre enfant ?

  • Apprenez-lui à reconnaître les contenus dangereux en vous basant sur les signes les plus courants : 

    • Pour les escroqueries, la règle de base est simple : toute offre qui semble trop belle pour être vraie l’est très certainement ! 

    • Pour la désinformation et/ou les histoires à sensation : gardez l’œil sur les fautes de grammaire et de syntaxe. L’absence d’auteur, de sources vraiment crédibles et/ou d’une mention quelconque dans les principaux médias devraient vous mettre la puce à l’oreille. 

  • Discutez avec votre enfant d’un exemple de message trompeur ou "fake”, en soulignant les différents signes qui le trahissent. 

3. Internautes haineux, trolls et harceleurs 

Tout le monde peut s’exprimer sur les réseaux sociaux, y compris les personnes malintentionnées. Votre enfant n’est peut-être pas préparé à subir du harcèlement ou des commentaires désobligeants après avoir participé à une discussion publique, ou pire, à devenir la cible de harceleurs. Pour un enfant, être confronté à la cyberhaine peut être une expérience déroutante voire extrêmement stressante. Pour les parents, ces problèmes peuvent être encore plus difficiles à repérer que le harcèlement sous ses formes plus “traditionnelles”.  

Comment pouvez-vous aider votre enfant ? 

  • En général, la meilleure tactique consiste à les sensibiliser à la protection de la vie privée, notamment via des paramètres de confidentialité stricts. Cela permet de mettre à distance la plupart des contacts non sollicités. Votre enfant doit savoir qu’il ne doit pas accepter les demandes d’inconnus et que son profil ne doit être visible que par ses amis.  

  • Si vous pensez que votre enfant vit une expérience négative liée à son utilisation des réseaux sociaux, prenez le temps d’en parler avec lui. Faites en sorte qu’il se sente en sécurité pour se confier à vous sans se sentir menacé ou jugé.  

  • Une fois qu’un problème a été identifié, aidez votre enfant à le résoudre. La plupart des réseaux sociaux fournissent à leurs utilisateurs la possibilité de bloquer et de signaler les éléments ou personnes qui les mettent en danger de quelque manière que ce soit. Dans les cas graves, faites appel à la police.  

    Au besoin, vous pouvez contacter un centre local ou national de protection des mineurs sur Internet afin que quelqu’un vous accompagne ainsi que votre enfant dans les différentes procédures pour assurer sa sécurité. Chaque cas est différent et nécessite une procédure spécifique. La chose la plus importante est la sécurité de l’enfant, tant physique que psychologique. Ce type de centre peut également vous aider à contacter la police si vous en avez besoin. 

4. Problèmes de santé mentale 

Passer des heures et des heures à surfer sur les réseaux sociaux peut avoir un impact sur l’humeur des enfants et leur estime personnelle. Ces plateformes ont créé un environnement hautement compétitif, où le nombre de « j’aime » reçus sur une publication est un indicateur direct de la pertinence d’une personne. Outre la concurrence entre eux, elles exposent également les enfants aux profils de célébrités et d’influenceurs. Ces « stars » des réseaux sociaux peaufinent souvent leurs profils publics à la perfection, présentant une image déformée à des millions d’abonnés (souvent jeunes et influençables), leur donnant ainsi un sentiment d’inadéquation. En plus des problèmes de confiance en soi, le temps excessif passé sur les réseaux sociaux est soupçonné d’être lié à des troubles de l’attention, à de la dépression, et d’autres problèmes psychologiques. Et cette notion de suspicion est très importante ici. Les réseaux sociaux peuvent en effet sembler être la source de tous les problèmes, mais ils peuvent également n’être qu’un facteur parmi d’autres, voire ne pas du tout en être la cause. Si un enfant semble trop attaché à son téléphone, il s’agit peut-être d’une distraction et non de la source du problème.  

S’il est important d’apporter un soutien rapide aux enfants, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. Les parents doivent passer du temps avec leurs enfants et parler de toutes les facettes de leur vie. 

Comment pouvez-vous aider votre enfant ? 

  • Encouragez-le à passer du temps avec ses amis en "vrai” plutôt que de perdre des heures à discuter sur les réseaux sociaux. 

  • Instaurez une période de temps familial, sans écran, où chacun range son téléphone pendant une heure ou deux. Parents compris ! 

  • Surveillez les changements de comportement et d’humeur qui semblent être liés à l’utilisation des réseaux sociaux par votre enfant. Si vous remarquez quelque chose qui sort de l’ordinaire, parlez-lui et proposez de l’aider à résoudre ce qui le préoccupe.   

  • Si votre enfant a des difficultés mais ne semble pas réagir à vos efforts pour l’aider, songez à consulter un psychologue professionnel. 

5. Vivre le moment plutôt que prendre des selfies

Les enfants et les adolescents ont besoin d’une validation au travers du regard des autres, principalement leurs amis. C’est pourquoi ils peuvent s’attacher coûte que coûte à diffuser ce qu’ils font et le présenter de façon avantageuse. Les jeunes ont toujours cherché à améliorer leur image, mais les smartphones ont radicalement changé la donne. Ils veulent être considérés comme "cool" et intéressants et passent beaucoup de temps à se forger une image en ligne qui soit flatteuse.  Dans ce processus, les enfants (et les adultes) ont parfois tendance à oublier que la vie se déroule spontanément, et qu'il n'est pas toujours nécessaire de diffuser des informations à tout bout de champ. 

Comment pouvez-vous aider votre enfant ? 

  • Ne jugez pas trop vite : essayez de comprendre l’importance de se sentir populaire et validé par les autres, en période d’adolescence. 

  • Essayez d’utiliser une approche favorisant la sensibilisation et aidez les enfants à faire la distinction entre vivre le moment présent et « vivre pour l’image, les commentaires et les "j’aime" ». Il est important de garder un équilibre et pas forcément nécessaire de fixer des objectifs extrêmes : les meilleurs sont ceux qui contribuent à l’éveil et à s’impliquer davantage dans des activités hors ligne. 

  • Adoptez une approche de réduction des risques avec vos enfants en les sensibilisant.  

Aidez vos enfants à être eux-mêmes. Tout le monde a des imperfections et ils doivent le comprendre. Engagez des conversations avec eux, mais encouragez-les aussi à parler de leurs expériences. N’oubliez pas aussi qu’ils vous ont pour modèle et que vous devez leur donner le bon exemple. 

 

 

A propos de l'auteur

Ondrej Kubovič /
Security Awareness Specialist

Ondrej travaille chez ESET depuis plus de trois ans en tant que Spécialiste Security Awareness...

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