| Cyberharcèlement

Une rentrée scolaire sans cyberharcèlement

| 24 Sep 2025
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Le cyberharcèlement est une réalité dans notre société guidée par le numérique, mais il existe heureusement des moyens de le combattre.

Le monde numérique est semblable au monde physique : tous deux peuvent apporter le meilleur comme le pire. Et malheureusement, l'écran peut prolonger et exacerber les mauvais comportements qui se passent déjà hors ligne. Selon une étude Microsoft de 2023 couvrant 17 pays, « le harcèlement et les abus liés au cyberharcèlement » sont la principale préoccupation des parents du monde entier, pour 39 % des familles sondées.

Le cyberharcèlement peut avoir un impact significatif sur la santé mentale mais aussi le bien-être physique des enfants. Dans certains cas isolés, cela peut conduire à des issues tragiques, comme le montre souvent l’actualité, y compris en France. C’est pourquoi en tant que parent, nous devons veiller à ce que chaque rentrée soit l’occasion de partir sur une base saine afin d’éviter tout comportement inacceptable.

Qui dit rentrée des classes, dit nouveaux problèmes ?

L'étude Microsoft que nous évoquions plus haut indique que les parents semblent davantage préoccupés par la cyberintimidation que par le risque d'exploitation sexuelle des enfants, de désinformation et de menaces de violence physique. Cela concorde avec une étude du Pew Research Center affirmant qu'environ la moitié des adolescents américains ont été victimes de harcèlement en ligne, les filles plus âgées étant plus susceptibles d'être dans la ligne de mire. Cela peut prendre de nombreuses formes, allant des injures et de la propagation de fausses rumeurs, au partage d'images explicites (potentiellement de la victime) à des menaces physiques.

Et ces comportements peuvent malheureusement s'aggraver en début de nouvelle année scolaire, lorsque les harceleurs tentent d'affirmer leur domination sur leurs camarades à un moment charnière : celui des nouveaux groupes d’amis et la pression qui accompagne la rentrée. D’autre part, parents et écoles sont concentrés sur d’autres sujets au moment de la rentrée, ce qui peut potentiellement permettre aux harceleurs d’agir sans se faire remarquer. Dans ce contexte, il est essentiel que vous soyez en mesure de repérer les signes avant-coureurs de cyberharcèlement, avant que les choses ne deviennent incontrôlables.

Comment puis-je savoir si mon enfant est victime d'intimidation en ligne ?

Amener votre enfant à parler de ses expériences est la première et souvent la plus difficile partie de la lutte contre la cyberintimidation. Ils peuvent être gênés de vous le dire ou avoir peur que cela puisse aggraver les choses. Gardez donc l'oeil sur leur comportement : des changements soudains d'attitude peuvent indiquer que quelque chose ne va pas.

Il peut s'agir de sautes d'humeur inhabituelles, d'une faible estime de soi, d'un manque d'intérêt pour une activité qui d’habitude les motivent, de changements drastiques dans le temps d'écran (dans un sens comme dans l'autre), de l'évitement des réunions scolaires/sociales et de la baisse des notes. Ils peuvent sembler fatigués et changer leurs habitudes alimentaires. Et ils être sur la défensive lorsque vous essayez d'en parler.

Voici quelques bonnes pratiques pour lutter contre le cyberharcèlement

Cela peut être plus facile à dire qu'à faire, mais essayer de garder le dialogue avec votre enfant dans de telles circonstances est sans aucun doute la chose la plus importante que vous puissiez faire. L'anxiété et l'appréhension prospèrent dans les espaces silencieux de nos vies. Il est important que vos enfants sachent qu'ils peuvent vous faire part de tous les problèmes qu'ils rencontrent, sans crainte de jugement ou de représailles.

Pour la même raison, mieux vaut ne pas trop s'immiscer dans leur vie personnelle, à moins que vous n'ayez des raisons de croire que quelque chose de grave se passe. Poser des questions ouvertes comme « comment ça se passe ? » peut être une meilleure option que « subis-tu du cyberharcèlement à l’école ? ». Essayez également de trouver LE bon moment pour en discuter : un endroit où vous serez tous les deux, et dans lequel votre enfant se sentira en confiance. La gêne est une émotion forte chez les adolescents et un obstacle redoutable à des conversations sincères.

Il y a aussi des choses plus concrètes que vous pouvez mettre en place pour atténuer le risque de harcèlement. Parlez à vos enfants de la confidentialité et de la sécurité en ligne. Prenez le temps de comprendre quelles applications ils utilisent et assurez-vous que les paramètres soient adaptés à leur âge et que la confidentialité soit optimisée.

Sensibilisez-les aux menaces que sont la sextorsion et les deepfakes et plus généralement à ce qu’ils voient sur les réseaux sociaux.

Il est indispensable de les aider à développer un regard critique à l'égard de toute personne avec laquelle ils interagissent en ligne, surtout s'ils ne se sont pas rencontrés dans la vie "réelle”. Les demandes d'amis non sollicitées provenant d'inconnus doivent être rejetées sans sommation. Dans ce cadre, il peut être utile de comprendre exactement qui sont les amis de vos enfants en ligne et hors ligne.

Option plus pratique : ajustez les paramètres du smartphone de vos enfants pour limiter l'accès à certains contenus et au temps d'écran, ou installez un logiciel de contrôle parental. Si vous avez envie de mettre un tel logiciel en place, n'oubliez pas cependant d'expliquer d'abord à votre enfant pourquoi vous souhaitez y avoir recours et dans quel but. Si vous ne parvenez pas à obtenir son accord, vous risquez de créer de la défiance et surtout de faire plus de mal que de bien à votre enfant.

Que faire si votre enfant est victime de cyberharcèlement ?

Si vous découvrez que votre enfant est victime d'intimidation en ligne, ne paniquez pas. Parlez-en calmement, découvrez exactement ce qu’il se passe et ce qu'il ressent. Enfin, ne réagissez pas de manière excessive. Ce que vous devez faire, c'est montrer à votre enfant comment bloquer le harceleur, puis faire une capture d'écran et conserver toutes les preuves. Signalez l'incident aux plateformes en ligne concernées. Et, le cas échéant, organisez une réunion avec votre école.

L'intimidation fait malheureusement partie de la vie de nombreux enfants. Et grâce à l'accès aux appareils mobiles, les cyberharceleurs peuvent s'inviter jusque dans le domicile de leur victime, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Toutefois, vous avez vous aussi des outils puissants à votre disposition : la bienveillance, la patience, la sensibilisation cyber et l'amour pour votre enfant. Soyez observateur. Faites attention à ce que vivent vos enfants. Donnez-leur de l'espace et du soutien. Apprenez-leur à utiliser et à configurer correctement leur technologie. Et soyez là avec une solution et un câlin si les choses tournent mal.

Enfin, de nombreuses associations sont aussi à votre disposition gratuitement pour vous aider ou pour aider un mineur victime de violences en ligne :

  • 17Cyber - Pour un diagnostic cyber général Vous pensez être victime de cybermalveillance ? Évaluez la situation grâce au diagnostic 17Cyber. Cet outil a été pensé par le dispositif gouvernemental d’aide, d’assistance et de prévention numérique, Cybermalveillance.gouv.fr
  • e-Enfance - Pour lutter contre le harcèlement et les violences numériques subies par les jeunes
    Vous subissez du cyberharcèlement, souhaitez faire retirer une photo ou un contenu qui vous concerne ou subissez une violence numérique ? L’Association e-Enfance accompagne et prend en charge les jeunes victimes ou témoins de harcèlement et de violences numériques et conseille sur la parentalité numérique. À noter : vous pouvez joindre le numéro dédié, le 3018 qui est gratuit, anonyme, confidentiel – 7j/7 de 9h à 23h.
  • Pharos - Pour signaler tout contenu illicite d’Internet
    Violence, mise en danger des personnes, menace ou apologie du terrorisme, injure ou diffamation, incitation à la haine raciale ou discrimination, atteintes aux mineurs : signalez-le à PHAROS, portail officiel du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer.
  • Point de contact - Pour signaler et obtenir de l’aide en cas de cyberviolence
    L’association Point de Contact met à disposition des internautes différents outils de signalement qui leur permettent de signaler anonymement, gratuitement et simplement les contenus potentiellement illicites rencontrés en ligne et d’obtenir de l’aide selon leur situation.

Faites de la sécurité en ligne de vos enfants, un sujet positif et ouvert !

Pour vous servir de support, et surtout pour les aider à se sentir compris, nous avons imaginé plusieurs séries animées adaptées à chaque âge et aux questionnements auxquels ils peuvent être confrontés.

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